Taxe foncière : revenu fiscal de référence pour être exonéré ?

Femme d age moyenne examine sa facture d impots dans la cuisine

La statistique est têtue : chaque année, des propriétaires de plus de 75 ans passent entre les mailles du filet de la taxe foncière. Pourtant, cette dispense, loin d’être systématique, répond à une équation précise où le revenu fiscal de référence joue le premier rôle. Un seuil qui fluctue selon la taille du foyer mais aussi l’adresse, laissant parfois deux voisins dans des situations radicalement différentes, pour quelques euros d’écart seulement.

Pour ceux qui espèrent échapper à cette taxe, il ne suffit pas d’atteindre l’âge requis. Un parcours administratif s’impose, jalonné de justificatifs à fournir et de cases à cocher. L’exonération n’englobe ni tous les retraités, ni tous les biens immobiliers, et certaines aides fiscales restent méconnues, alors qu’elles pourraient alléger la facture dans des cas bien précis.

Comprendre les conditions d’exonération de la taxe foncière selon l’âge et le revenu fiscal

Disparaître des radars de la taxe foncière sur sa résidence principale, cela exige de remplir deux critères : une question d’âge et une vigilance sur le niveau du revenu fiscal de référence. Les plus de 75 ans peuvent s’en sortir, comme certains titulaires de l’ASPA ou de l’allocation aux adultes handicapés (AAH), mais à une condition : rester sous un plafond, qui ne cesse d’être ajusté.

Ce plafond varie selon la composition du foyer, calculé à partir des revenus de l’année précédente. Il se module avec le nombre de parts fiscales déclarées, bénéficie de majorations pour chaque demi-part additionnelle, et s’adapte quand il s’agit d’outre-mer.

Pour mieux cerner ces règles, voici un aperçu des plafonds en métropole pour 2023 :

  • Pour une part fiscale, 11 885 € à ne pas franchir.
  • À chaque demi-part supplémentaire, une hausse du plafond de 3 174 €.

Il arrive que les revenus dépassent d’une courte tête, dans ce cas, un mécanisme de dégrèvement peut entrer en jeu grâce au plafonnement selon les ressources. L’avis d’imposition fait foi, le revenu fiscal au cœur du calcul. Il faut retenir que l’exonération porte exclusivement sur la résidence principale ; secondaire ou autres biens sont exclus de la mesure.

Revenu fiscal de référence : quels plafonds retenir pour être exonéré ?

Tout part du revenu fiscal de référence, clairement affiché sur l’avis d’impôt. Chaque année, l’administration ajuste les seuils, selon la configuration du foyer et le département. En 2023, une part se plaçait à 11 885 € en métropole ; chaque demi-part en plus ajoutait 3 174 €.

Pour offrir une vision concrète des plafonds, les principaux cas de figure se présentent ainsi :

  • Une personne vivant seule : plafond fixé à 11 885 €
  • Un couple, bénéficiant de deux parts : seuil rehaussé à 18 233 €
  • Pour chaque demi-part en plus, il convient d’ajouter 3 174 €

Outre-mer, ces plafonds diffèrent. À Mayotte, il grimpe à 14 266 €. Un couple en Guadeloupe ou Réunion, quant à lui, voit son seuil porté à 15 574 €. Les majorations supplémentaires restent identiques partout.

Dépasser le plafond ne ferme pas toute porte. En cas de ressources légèrement supérieures, un dégrèvement partiel peut s’enclencher automatiquement, dès lors que la déclaration fiscale mentionne bien la composition du foyer et l’adresse principale. Le quotient familial, pilier du système, permet d’ajuster les plafonds à chaque situation.

Comment effectuer une demande d’exonération ou de dégrèvement en pratique ?

Première étape : scruter attentivement l’avis d’imposition. Parfois, l’allègement a déjà été appliqué sans démarche supplémentaire. Si la situation familiale, les revenus ou l’adresse changent, et que l’exonération ne figure pas sur l’avis, il faut alors monter un dossier.

La démarche consiste à contacter le service des impôts fonciers dont dépend le bien. On utilise le plus souvent son espace personnel en ligne, rubrique contact, pour envoyer la demande en mentionnant les références cadastrales, l’adresse du logement et tous les justificatifs exigés : avis d’imposition, attestations, preuves d’occupation si nécessaire.

Le calendrier fait la différence : avant le 31 décembre pour bénéficier de l’allègement l’année même. Passé ce délai, la demande ne sera prise en compte que l’année suivante. Un accusé de réception signale la prise en charge du dossier, mais le délai de traitement peut varier, surtout à l’approche des échéances fiscales.

En cas de refus, il est possible de présenter des éléments complémentaires, des changements récents ou des précisions sur la situation. Un échange réactif et des documents clairs multiplient les chances d’obtenir gain de cause, en particulier lorsque le dossier sort des sentiers battus.

Homme age lit une lettre dans un salon chaleureux

Les aides fiscales complémentaires pour les seniors face à la taxe foncière

Pour un grand nombre de retraités propriétaires, la facture de taxe foncière pèse lourd, en particulier lorsque les revenus ne suivent plus. Au-delà de l’exonération liée au revenu fiscal de référence, d’autres solutions existent pour alléger la pression fiscale. Le dégrèvement concerne, par exemple, les personnes âgées de plus de 65 ans au 1er janvier, avec des plafonds de ressources adaptés à leur situation.

Un autre levier, le plafonnement de la taxe foncière, permet d’intervenir si la somme de la taxe foncière et de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères excède la moitié du revenu fiscal. Il faut alors formuler une demande, preuves à l’appui.

Plusieurs cas ouvrent droit à des allègements supplémentaires. Voici les principaux :

  • Le handicap ou l’invalidité reconnue permet d’accéder à un dégrèvement.
  • Certains bâtiments ruraux agricoles, logements sociaux ou biens de collectivités/ÉPCI bénéficient parfois d’exonérations particulières.

Attention : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) reste souvent due, même en cas de réduction ou suppression de la taxe foncière. Pour les seniors temporairement en maison de retraite, l’exonération pourra continuer, tant que la résidence principale n’est ni cédée, ni occupée par quelqu’un d’autre. Enfin, certaines communes instaurent elles-mêmes des allègements pour des logements anciens ou en zone rurale, une réalité locale à ne pas négliger.

Au bout du compte, la taxe foncière se joue sur quelques chiffres et une gestion attentive : seuils de revenus, âge, composition du foyer et timing parfait. Se tenir informé, rester rigoureux, c’est parfois la clé pour ne pas laisser la fiscalité grignoter, année après année, le pouvoir d’achat des plus fragiles.

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